Je m’ennuie d’écrire, et pourtant je n’ai probablement jamais autant écrit des textes de ma vie. Il y a quelque chose dans mon travail qui est extrêmement « totalisant », comme si toutes mes actions venaient à incarner mon rôle professionnel de chercheur. J’ai des collègues qui ont cette vision de la recherche-création en particulier que je respecte mais que je ne partage pas. Comme un artiste en vient à incarner son art ou à avoir une autobiographie qui devient esthétique en elle-même, leurs actions personnelles deviendraient toujours des actes de chercheur. Leurs expériences de vie deviennent des autoethnographies sur eux-mêmes.
Je n’y souscris pas et je ne veux pas non plus me l’imposer. D’un côté, mon blogue est devenu pour moi une sorte d’archive de mes réflexions et parfois de mon quotidien, mais j’ai l’impression de perdre la volonté d’écrire ou de faire sans but.
Je ne veux pas instrumentaliser mon désir d’écrire ou de jouer, de regarder des oeuvres d’art ou de lire. Quand j’ai délaissé le cinéma pour le jeu vidéo, j’ai aussi perdu l’habitude de voir des films — synchronisé avec la montée en force des séries télé peut-être. Mais je ne sais plus si c’est que j’ai perdu le désir du cinéma ou si c’est que je regardais des films par nécessité ou habitude. J’ai eu le même problème au secondaire lorsque j’avais des romans obligatoires à lire. J’ai oublié à ce moment pendant de nombreuses années le plaisir de la lecture.
La motivation extrinsèque est parfois un peu trop forte et il faut se rappeler l’importance de l’introspection.
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