Diégèse


Je crois d’abord que, pour expliquer le terme diégèse, d’où dérive l’adjectif diégétique, la phrase d’Étienne Souriau est la plus explicite: « tout ce qui est censé se passer, selon la fiction que présente le film ; tout ce que cette fiction impliquerait si on la supposait vraie. » (Souriau 1951, p. 240)

Par contre, les auteurs de l’ouvrage collectif Esthétique du film y amènent un élément complémentaire intéressant:

La diégèse est donc l’histoire comprise comme pseudo-monde, comme univers fictif dont les éléments s’accordent pour former une globalité. Il faut dès lors la comprendre comme le signifié ultime du récit: c’est la fiction au moment où non seulement celle-ci prend corps, mais aussi où elle fait corps (Aumont et al. 1983, p. 80).

Ainsi, les auteurs accordent une importance à la diégèse en tant qu’univers créé par la fiction racontée, mais aussi comme moyen pour le spectateur d’accorder un sens aux événements racontés. L’histoire se trouve donc à créer une diégèse, mais elle peut (comme dans les films de genre) aussi prendre sens par le biais d’éléments sous-entendus comme existants dans la diégèse. Lorsqu’un film américain fait référence à la constitution des États-Unis, nous n’avons pas besoin d’expliquer que, dans le monde de l’histoire (et dans notre propre monde), il existe un pays, les États-Unis d’Amérique, et qu’il a une constitution qui comprend certaines valeurs morales.

Éléments sur mon blog

Références

6 réponses à “Diégèse”

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Je suis professeur en études vidéoludiques à l’Unité d’enseignement et de recherche (UER) en création et nouveaux médias de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue au centre de Montréal.


En libre accès en format numérique ou disponible à l’achat en format papier.


Derniers articles


Derniers commentaires


Catégories


Blogroll


Diégèse


Je crois d’abord que, pour expliquer le terme diégèse, d’où dérive l’adjectif diégétique, la phrase d’Étienne Souriau est la plus explicite: « tout ce qui est censé se passer, selon la fiction que présente le film ; tout ce que cette fiction impliquerait si on la supposait vraie. » (Souriau 1951, p. 240)

Par contre, les auteurs de l’ouvrage collectif Esthétique du film y amènent un élément complémentaire intéressant:

La diégèse est donc l’histoire comprise comme pseudo-monde, comme univers fictif dont les éléments s’accordent pour former une globalité. Il faut dès lors la comprendre comme le signifié ultime du récit: c’est la fiction au moment où non seulement celle-ci prend corps, mais aussi où elle fait corps (Aumont et al. 1983, p. 80).

Ainsi, les auteurs accordent une importance à la diégèse en tant qu’univers créé par la fiction racontée, mais aussi comme moyen pour le spectateur d’accorder un sens aux événements racontés. L’histoire se trouve donc à créer une diégèse, mais elle peut (comme dans les films de genre) aussi prendre sens par le biais d’éléments sous-entendus comme existants dans la diégèse. Lorsqu’un film américain fait référence à la constitution des États-Unis, nous n’avons pas besoin d’expliquer que, dans le monde de l’histoire (et dans notre propre monde), il existe un pays, les États-Unis d’Amérique, et qu’il a une constitution qui comprend certaines valeurs morales.

Éléments sur mon blog

Références

6 réponses à “Diégèse”

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *