L’un des points qui m’a le plus étonné lors de ma rencontre avec Malik Shaheed, c’est le fait qu’il s’assume entièrement comme étant un artiste commercial. Il fait clairement la distinction entre lui et les autres rappeurs, puisqu’il se définit en tant qu’artiste; certains diront que le titre devient prétentieux, mais d’un autre côté, au contraire, ça lui enlève la prétention de faire de rappeur son métier. Artiste, oui, personnellement, je le définirais plus précisément comme entertainer.
Shaheed a raison en disant que « 99% des albums d’ici, tu joues leur album dans un club, le monde vont pas danser« . Il insiste sur l’importance de la polyvalence, soit faire des tracks gangsta si on veut, mais s’assurer que certaines tracks puissent être des singles. Il parle de vendre de deux manières: l’aspect marketing, où il cite en exemple le bas prix de ses albums dans les rayons, et l’aspect musical, soit d’avoir « des bons beats, et des refrains qui vont accrocher le monde, et le flow, […] facile à suivre pour quelqu’un qui écoute l’album. »
En admettant que Malik Shaheed ne réinventera pas la manière de faire du rap (il serait d’accord avec moi, considérant qu’il ne se définit pas comme rappeur), il peut permettre à un public plus large d’accéder au rap québécois par le biais de son album, Franglais. Je crois que ce n’est que par le biais de l’entrevue pour Hiphopfranco avec lui que j’aurais pu comprendre sa manière de penser.
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