Finir la cassette, passer tous les tableaux… Les expressions québécoises des jeux vidéo

Je suis tombé sur une vidéo TikTok des archives de Radio-Canada où on parle de la popularité de la NES en 1989, un peu avant la sortie de Super Mario Bros. 3. Je suis fasciné d’entendre les expressions québécoises associées au jeu vidéo qui sont déjà en place, parfois avec « l’accent radio-canadien » — c’est-à-dire, l’accent adopté par les journalistes de l’institution pour qu’on sente qu’iels parlent avec les « bons » mots et les « bonnes » intonations.

@radio.canada.archives

Super Mario, l’héroïque plombier moustachu parti secourir la princesse Peach au royaume Champignon, a 40 ans! C’est sur la console Nintendo que les gamins d’ici ont découvert ce jeu d’origine nipponne en 1985. Étiez-vous de ceux et celles qui ont passé des heures à jouer à ce jeu vidéo pouvant créer une certaine dépendance? Source : Actuel, 12 avril 1989 Journaliste : Michèle Boisvert #archivesrc #archives #radiocanada #nintendo #mariobros #supermariobros

♬ son original – Radio-Canada Archives – Radio-Canada Archives

Quelques-uns en rafale que j’entends ici et que j’ai presque toujours utilisé:

  • Cassette pour parler d’une cartouche de jeu (en anglais « cartridge »);
  • Tableau pour parler d’un niveau;
  • Bibittes pour parler des ennemis ou des monstres;
  • « Passer au travers » de la cassette ou, ici, des huit mondes, ou encore « traverser le jeu »;
  • Mario « brosse » (pour Super Mario Bros.);
  • Des cennes pour parler des pièces;
  • Une Nintendo pour parler de la NES.

On voit déjà cette idée que les adeptes de jeux sont de « véritables obsédés », particulièrement les garçons de 8 à 15 ans. Je suis en train de lire Rue Duplessis de Jean-Philippe Pleau qui s’interroge sur le phénomène de transfuge de classe et le changement de langage qui vient avec. Peut-être que de revenir aux « cassettes », « tableaux » et « bibittes » me permettrait de reconnecter avec la manière dont je vivais les jeux à l’époque?

Est-ce qu’il y a d’autres expressions québécoises ou locales d’ailleurs que vous avez utilisé ou que vous utilisez toujours?

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Commentaires

2 réponses à “Finir la cassette, passer tous les tableaux… Les expressions québécoises des jeux vidéo”

  1. Avatar de Maxime Deslongchamps

    Je trouve ça intéressant que tu mentionnes Pleau, car le mépris à propos du jeu vidéo a toujours été un mépris de classe, quand on y pense. Personnellement, j’ai senti directement ce mépris en provenance d’une professeure de littérature dans un séminaire que je suivais. Bref, j’ai beaucoup d’estime pour nos collègues qui étudie le jeu vidéo tel qu’il s’inscrit dans la culture populaire/québécoise (les travaux de Francis Lavigne, Adam Lefloic, Dany Guay-Bélanger, entre autres). Merci pour ce merveilleux billet !

  2. Avatar de Simon Dor

    Merci Maxime! Oui, il y a clairement quelque chose du capital culturel de Bourdieu qui dit que les jeux vidéo font partie d’un autre univers que l’opéra, le théâtre, et même aujourd’hui le cinéma et la télévision. On parle parfois que le jeu vidéo devrait acquérir ses « lettres de noblesse », mais peut-être qu’on ne veut pas que ça arrive…

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