Les articles signés « Katana » ont été parus à l’origine sur Hiphopfranco.com à l’époque où j’y écrivais des critiques d’albums. Ils ont été republiés progressivement ici depuis la disparition du site pour en conserver des archives. Les dates de publication sont parfois approximatives.
1. Intro
2. Il
3. Locomotion
4. Chu Tanné
5. Les yeux grands fermés
6. Qui suis-je?
7. Beatbox me, my self n Homi (skit)
8. Rap n’roll
9. D Bill
10. Mister Sandman
11. Question
12. J’peux même pu vivre
13. Pour vous mettre high
14. J’hurle
15. Putes
16. It’s New
Style marginal agressant à la longue
Mic Life sort Inflammable sous NSC Records, mais a beaucoup travaillé par le passé avec le BBT. Son style est particulier et a toujours amené une touche très différente et originale aux collaborations qu’il a fait; qu’en est-il de son album, qui, évidemment, met son style de l’avant? Il s’agit de savoir si ce style plaît assez pour qu’il ne devienne pas agressant à la longue.
Les particularités de Mic Life commencent dans son flow, qui amène une profusion d’étirage de syllabes. Dès « Il », le chanteur prononce et étire longtemps chaque « il », qu’il utilise presque avec abus. L’étirage de syllabes va jusqu’à rester simultanément de la prochaine syllabe, ce qui devient parfois très agressant (« Les yeux grands fermés »). Il ne prononce pas non plus très bien de façon générale, ce qui cause un manque de compréhension dans plusieurs cas (ex : le refrain de « D Bill »).
Quelques lignes ne suivent pas le rythme, et viennent rompre l’écoute. Dans d’autres cas, on force la rime en utilisant un énoncé ou une phrase superflue :
« Je trouve les failles / Des fans qui fly / Au ticket store / Pour avoir un billet d’notre prochain show / Qu’ils ont vu sur un flyer »
(« Pour vous mettre high »)
Pourquoi spécifier qu’ils ont vu le show sur un flyer si ce n’est pour ajouter à la suite de rimes précédentes? Ce genre de phrase est trop récurrente et devient agaçante tout au long du disque.
L’album est positif lorsqu’on ne porte pas attention à ce genre de détails. L’atmosphère est intéressante, très originale, se démarquant d’à peu près tout ce qui se fait comme rap au Québec. C’est dans un tout qu’on peut écouter l’album de Mic Life et y trouver son compte; en appréciant certaines sonorités intéressantes (par exemple, l’ajout du sifflement sur « Question »). À mon sens, il faut savoir apprécier une agressivité à revendre, des sonorités parfois presque metal dans son chant, et ne pas mettre l’accent sur les paroles pour apprécier Inflammable.
À mon avis, Mic Life aurait pu sortir quelque chose d’intéressant et qui aurait eu plus de portée; cependant, son style plus marginal limite le bassin de gens potentiellement intéressés. Il reste donc très fidèle à lui-même, et il faut en ce sens lui être très reconnaissants. Il y a cependant certains aspects qui semblent négligés, et qu’on ne peut pardonner au premier album de cet artiste de NSC Records; chapeau au label qui a permis une telle liberté créatrice.
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