J’étais très fier de mon département lorsque j’ai vu que les étudiants, chargés de cours et professeurs proposent aujourd’hui une journée d’étude intitulée « Université sans condition », inspirée par un discours de Jacques Derrida de 1998 publié sous forme écrite en 2001. J’y suis encore présentement et vous rapporte brièvement quelques réflexions qui y ont émergées.
Dominic Arsenault présente des idées proposées par Éric Martin et Maxime Ouellet dans leur Université, inc. de 2012. Il rappelle que les frais de scolarité ont été envisagé par Milton Friedman en 1962 comme étant un moyen de discipliner les étudiants pour les inciter à s’inscrire dans l’économie, pour « déjà » jouer avec les règles du jeu financier qui les attend à l’extérieur de l’université.
Ji-Yoon Han propose de se questionner sur la notion de « recherche » qui est si omniprésente à l’université. On peut voir la recherche comme ce qui est quantifiable (qui se met au pluriel, des recherches); mais on peut aussi la voir comme une activité plus utopique, plus idéale, qui est celle d’une activité intellectuelle désintéressée et que l’université devrait prendre comme objectif jusqu’à un certain point. Elle rappelle par ailleurs que Jean-François Lyotard voyait le discours scientifique comme étant uniquement centré sur la dénotation, sur un sens qui ne serait qu’explicite dans son énonciation, alors que d’autres formes de savoir — des discours narratifs — sont possibles et restent légitimes.
La collaboration entre étudiants, chargés de cours et professeurs est vivement discutée, notamment à savoir si les étudiants ont l’appui et le support des enseignants. L’idée d’une grève sociale, qui ne concerne pas que les conditions de travail des professeurs, et l’idée qu’on ait le droit de dire « non » à certains impératifs que l’institution demande, a été envisagée notamment par Silvestra Mariniello et Marion Froger.
La discussion se poursuit et je poursuivrai vraisemblablement l’écriture ici.
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