L’implicite d’une question. L’exemple de l’évolution et de la régression

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Il me semble que le terme évolution est souvent employé comme l’antonyme de régression. Or, lorsqu’on y fait référence – parfois métaphoriquement – dans l’héritage de Darwin, on parle d’un processus de transformation qui n’a rien à voir avec l’axe progression-régression que suppose son usage commun. La théorie de l’évolution n’implique pas une téléologie où on avancerait toujours vers le « mieux ». Il y a parfois dans l’emploi du terme « évolution » une tendance à affirmer que certaines choses qui arrivent après sont « plus évoluées » que celles qui arrivent avant, notion qui, pour moi, n’a pas de sens si on s’en tient au concept de Darwin.

Je me rends compte que pour plusieurs personnes, il existe une hiérarchie des choses dans la nature. Par exemple, les espèces sont pour eux implicitement hiérarchisées. De comprendre cette conception chez un de mes amis m’a vraiment aidé à m’illustrer l’enjeu de certaines discussions que j’ai pu avoir – que ce soit sur l’art et le « bon » goût, ou sur l’existence d’un « être suprême ». J’ai compris que, pour certains, il doit y avoir un « être supérieur » car ce serait de manquer de modestie pour notre espèce que de penser autrement; si on voit les espèces comme hiérarchiques, bien entendu. Cette problématique ne touche pas quelqu’un qui ne voit pas ce système hiérarchique.

L’implicite dans les débats me passionne et creuser une question passe souvent par l’exploration de certains présupposés.


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Une réponse à “L’implicite d’une question. L’exemple de l’évolution et de la régression”

  1. Avatar de Feel O'Zof

    C’est exactement ce que je pense. J’en ai parlé aussi sur mon blog ici:

    http://chezfeelozof.blogspot.com/2010/01/la-hierarchie-naturelle.html

    C’est fou à quel point ce vieux paradigme persiste. Normalement, il aurait dû disparaître avec la découverte de l’évolution par Darwin. J’irais même jusqu’à dire qu’il aurait dû disparaître dès qu’on a compris que la Terre n’était pas plate (et que le haut et le bas étaient des concepts relatifs).

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Je suis professeur en études vidéoludiques à l’Unité d’enseignement et de recherche (UER) en création et nouveaux médias de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue au centre de Montréal.


En libre accès en format numérique ou disponible à l’achat en format papier.


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