Ce billet est un extrait traduit de mon livre StarCraft: Legacy of the Real-Time Strategy. |
Un des moments les plus forts avec StarCraft autour de sa date de sortie n’était pas reliée au jeu compétitif du tout. À la fin de la décennie 1990, l’accès à Internet n’était pas aussi répandu. C’était un activité commune pour des adolescents de se regrouper autour d’un seul ordinateur et « d’aller sur Internet ». Être en ligne était une activité qu’on faisait ensemble: on créait nos propres sites web (sur StarCraft comme d’autres thèmes de la culture populaire) et nous clavardions avec des étrangers ou avec des voisins sur des serveurs à partir de mIRC ou Palace. Jouer à StarCraft était une option parmi d’autres, et nous étions plus intéressés à créer des cartes qu’à jouer des parties, surtout que c’était beaucoup plus facile de le faire ensemble autour d’un seul ordinateur. Comme pour n’importe quel travail créatif, la meilleure manière d’apprendre était d’imiter les meilleurs. Ainsi, je me souviens d’une fois où nous ne savions pas trop quoi faire lorsque mon ami lance de manière désinvolte: « Bon, on va aller modifier Kyprion. »
“Kyprion Pact” était une carte de StarCraft qui pourrait être mieux décrite comme un jeu de rôle au sein du moteur de StarCraft. Plutôt que d’avoir une base complète à gérer, on commence avec deux unités (appelées « Souls ») et on choisit un alignement pour chacune d’elle (bonne, neutre ou mauvaise), qui va la métamorphoser en une unité spécifique. Comme tout RPG, chaque combat donnera des points d’expérience et on peut par la suite améliorer les unités avec ces points.
Puisqu’il n’y a pas de mécaniques inscrites à même le code qui permette d’améliorer une unité — contrairement aux héros de Warcraft III —, les systèmes de l’éditeur de scénario sont utilisés autrement pour le simuler. Les unités peuvent être déplacés jusqu’à un bâtiment spécialement identifié (son nom indique, par exemple, « (upg.) ». Si une unité entre dans une zone d’enclenchement (trigger box) avec suffisamment de points d’expérience (utilisée par un système de score inclut dans le jeu), l’unité disparaît pour laisser place à une unité de plus haut niveau.
Avant que j’aie une connexion Internet à la maison et puisque les ports USB n’étaient pas très communs en 1998, j’ai dû sauvegarder la carte sur une disquette 3½ pour le jouer à la maison. Ce qui rendait la carte différente des autres, c’est que je ne pouvais pas l’ouvrir avec l’éditeur de scénarios. Son créateur, Vinzalf — qui a repris son nom d’un personnage d’Ogre Battle (Quest, 1993) — a utilisé une application tierce pour pirater l’éditeur et « débloquer » des fonctionnalités spécifiques. Mon ami était suffisamment connaisseur pour connaître cette application (StarDraft) pour qu’on puisse expérimenter la modification de Kyprion et avoir une autre « version » du jeu.
J’aborde Kyprion au cinquième chapitre de StarCraft: Legacy of the Real-Time Strategy.
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