J’ai lu presque d’un trait Les Disgracieuses de Claudia Larochelle. C’est une lecture qui m’a vraiment troublé et pris par surprise. L’autrice qui écrit aussi des livres pour enfants signe ici une œuvre poignante divisée en trois segments qui abordent la mort, la toxicité et le pouvoir des relations professionnelles et amoureuses.
Elle signe ce matin un article dans Le Devoir qui questionne, justement, dans quelle mesure différentes stratégies sont mises en place pour invisibiliser les femmes en littérature. En reprenant la pensée de Joanna Russ dans How to Suppress Women’s Writing (1983), elle souligne la tendance à souligner par le mépris, la mauvaise foi ou l’exceptionnalisme comment les autrices sont diminuées, mises de côté, comment on minimise leurs contributions ou comment on les marginalise.
Larochelle termine son article sur la question du doute, laquelle m’a beaucoup fait penser au doute comme épistémologie féministe proposé par Elyse Janish, où elle propose une autoethnographie pour souligner ses propres doutes, par exemple, dans son cas, lorsqu’on joue à un jeu vidéo où on peut se sentir peu accueilli-e. Son approche met en évidence que le doute personnel peut démontrer là où il y a des phénomènes d’exclusion; on peut prendre conscience de son propre doute pour souligner ce qui a créé ce doute, que ce soit en cours d’une partie de jeu de tir ou intériorisé bien avant dans les représentations culturelles.
Dans un autre ordre d’idées, je me réjouis que Le Devoir aborde les jeux vidéo maintenant comme un objet culturel et non seulement comme objet technologique:
Références
- Janish, Elyse. 2018. « Shoot the Gun Inside: Doubt and Feminist Epistemology in Video Games ». Dans Feminism in Play, édité par Kishonna L. Gray, Gerald Voorhees, et Emma Vossen. Palgrave Games in Context. Palgrave Macmillan.
- Larochelle, Claudia. 2024. Les Disgracieuses. Québec Amérique.
Laisser un commentaire